La tentation de la couleur

20 juin 2015 - 11 octobre 2015

  • Francesco Guarino, La Naissance de la Vierge, huile sur toile, 170 x 120 cm, Naples, Collection privée (détail). Photo ©DR
  • Bernardo Cavallino, La Joueuse de clavicorde, vers 1645-1650, huile sur toile, 79,5 x 65 cm, Lyon, musée des Beaux-Arts (détail), Photo © Alain Basset

À partir du milieu des années 1630, les peintres napolitains les plus novateurs s’éloignent du caravagisme et de son ténébrisme en éclaircissant leur palette et en peignant avec une facture plus enlevée dont l’origine se situe dans la peinture vénitienne du XVIème siècle, celle de Véronèse et de Titien, et dans la peinture flamande du XVIIème siècle, celle de Rubens et de Van Dyck. Cette partie entend ainsi expliciter comment l’attrait pour la couleur, chaude et sensuelle, caractérise toute la production de ce moment unique de l’art napolitain qui annonce déjà une certaine sensibilité baroque.

Ribera , avec sa large culture visuelle, acquise dans sa jeunesse à Parme et à Rome, initie puis accompagne ce tournant « coloriste », dès 1635, avec plusieurs tableaux dont L’Immaculée Conception de Salamanque et Apollon et Marsyas . Ce dernier atteste de son intérêt nouveau pour le paysage, de plus en plus lyrique et lumineux dans les années 1640 tel ceux du Pied-bot et du Baptême du Christ . Jusqu’à sa mort en 1652, Ribera oscille entre des oeuvres néo-vénitiennes, comme pour le Miracle de saint Donat d’Arezzo , et d’autres très sombres et intériorisées notamment le Chef de saint Jean Baptiste .

Plusieurs peintres suivent Ribera dans cette «tentation de la couleur», comme Antonio De Bellis et Francesco Guarino . Ce dernier est aussi sensible au naturalisme poétique de Velazquez, comme on peut l’admirer dans la Naissance de la Vierge . Andrea Vaccaro reprend les compositions caravagesques en les tempérant par des rythmes apaisés et un coloris froid et raffiné. Bernardo Cavallino adoucit le modelé donnant mystère et morbidesse à ses figures. Après 1640, une touche brillante et souple, un raffinement presque maniériste du coloris et des postures, un traitement sensuel et finement psychologique des sujets caractérisent son art singulier.

Le roi d’Espagne Philippe IV reconnaît de fait la qualité et la variété de l’école napolitaine du 2ème quart du siècle en faisant participer vers 1640 deux de ses membres - Falcone et Di Lione - à la décoration du palais madrilène du Buen Retiro. Ces deux peintres adaptent le classicisme romain à leur tradition naturaliste, comme le vedustiste Viviano Codazzi qui peint des vues d’architectures peintes en perspective avec rigueur et brio.



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