Vieira da Silva

6 juillet 1994 - 16 octobre 1994

Pavillon du musée Fabre, Montpellier

Grâce à la collaboration fructueuse et amicale du Musée national d'art moderne, Montpellier accueille la dation Vieira da Silva et le fonds permanent du Musée de cette grande artiste.

Née à Lisbonne en 1908, le nom de Vieira da Silva demeure immanquablement attaché aux années cruciales de l'après-guerre qui virent l'affirmation d'une nouvelle « Ecole de Paris » autour de Bazaine, Bissière, de Staël, Manessier, Poliakoff, Soulages, Villon (artistes pour la plupart représentés sur les cimaises de notre musée). Mais le choix des oeuvres retenues pour la présente exposition - une trentaine de peintures, quelque cent dessins- nous permet de suivre les étapes d'une carrière particulièrement longue et foisonnante et aussi d'évoquer la personnalité du peintre hongrois Arpad Szenes qui devint le compagnon de l'artiste en 1928. C'est après le retour de Vieira da Silva à Paris en 1947 (après un exil volontaire au Brésil durant la guerre), que l'oeuvre de l'artiste entre dans les collections publiques françaises. Le premier achat est en effet effectué à cette date avec l'acquisition par l'Etat de La partie d'échecs (1943), attribuée au Musée national d'art moderne. De 1948 à 1965, plusieurs autres oeuvres marquantes intègrent à leur tour les collections du M.N.A.M. Il serait toutefois inexact de penser que l'intérêt des institutions publiques pour Vieira se limite à Paris. C'est par exemple en 1964 que le musée de Grenoble organise la première rétrospective de l'artiste en France. De 1969 à 1974, le musée de Dijon constitue (grâce à la donation Granville) le plus important fonds Vieira da Silva – Szenes existant à l'époque en France. En 1971, le Musée Fabre accueille l'artiste en personne à l'occasion d'une rétrospective de ses peintures, et pour la première fois de son oeuvre gravé. Néanmoins, jusqu'au décès de Vieira da Silva en 1992, il est impossible de dire que l'oeuvre du peintre est représentée dans toute sa richesse à travers les collections publiques françaises. La dation de 1993 (oeuvres reçues en paiement des droits de succession de l'artiste) permet enfin de reconstituer les jalons essentiels de la carrière de Vieira da Silva.