Humbert de Superville

26 janvier 1998 - 21 mars 1998

Musée Fabre, Montpellier

Lorsqu'en 1812 David Pierre Giottino Humbert de Superville vient s'établir à Leyde aux Pays-Bas, il a plus de quarante ans et a mené jusqu'alors une vie fort aventureuse.

Né en 1770 dans une famille d'artistes de La Haye, il a d'abord suivi les cours de l'académie de dessin de cette ville. Mais à 18 ans il part en Italie pour y parfaire sa formation, comme il est d'usage depuis le XVIe siècle. Une partie importante et considérable de son oeuvre, de puissantes études et copies d'après les grands artistes italiens, de préférence ceux d'avant Raphaël, date de ces années italiennes. Comme 25 ans plus tard Lord Byron en Grèce, Humbert se passionne en Italie pour les nouveaux idéaux politiques de la Révolution et participe activement à la lutte pour la liberté des républicains de Rome qui, inspirés par Napoléon, mènent les combats contre les pouvoirs établis et l'autorité du pape. Ainsi donc, ce peintre héritier de l'Ancien Régime est bientôt entraîné par l'élan rationnel et libéral des temps nouveaux. Son oeuvre marquera profondément l'art de la fin du XIXe siècle. Humbert est le type même de l'artiste et savant, qui plutôt que de travailler pour le public et peindre des tableaux qui se vendent, privilégie le travail qui enrichit son art et fait avancer ses recherches. Ses traits dominants ? Une virtuosité sans pareille, sa passion de la grammaire des Beaux-Arts, et une recherche ardente de la perfection par d'incessants exercices. C'est à cet artiste peu connu que le Musée Fabre puis l'Institut néerlandais de Paris ont décidé de rendre hommage à travers une exposition de près de 90 dessins appartenant au Cabinet des estampes de l'université de Leyde (Pays-Bas).