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Formation et séjour à Rome

Réalisé avec Galleria.

Vincent, après s’être formé à Paris chez le peintre montpelliérain Joseph-Marie Vien, gagne le convoité Grand Prix de Rome, ce qui lui permet de partir à l’Académie de France à Rome. Il y reste de 1771 à 1775 et rencontre Fragonard. Par son intermédiaire, il fait la connaissance du riche mécène Bergeret de Grancourt, dont il peint le remarquable Portrait (1774, Besançon) qu’il ramènera en France.

Issu d’une famille protestante, sa religion lui ouvre à Rome les cercles de des artistes du nord de l’Europe, souvent protestants. Il noue des liens notamment avec le sculpteur suédois Sergel ou le peintre danois Jens Juel : ces influences, ajoutées à celles des modèles classiques du XVII° siècle de l’Antiquité, ont un impact majeur dans sa formation.

Un premier cabinet graphique montre les innombrables dessins réalisés par l’artiste à cette période, dans des techniques variées. Vincent prend l’habitude de les annoter, signer et dater. Il dessine notamment ses captivantes et drolatiques caricatures de ses amis artistes, comme celle du peintre Lemonnier.

Premiers succès au Salon

Réalisé avec Galleria.

Cette période est la plus fructueuse et la plus originale. Elle montre ses premières réussites au Salon de 1777 avec Bélisaire et Alcibiade , encore très italiens, appartenant aujourd’hui au musée Fabre. Vincent est parmi les premiers à chercher véritablement à restituer l’esprit antique, s’interrogeant sur la vérité archéologique, s’inspirant des statues antiques qu’il a attentivement étudiées à Rome.

Son succès lui ouvre de grandes commandes de compositions mythologiques mais aussi historiques inspirées du passé national. Ces dernières constituent des nouveautés ambitieuses par leur vérité historique, comme c’est le cas du grand tableau représentant Le Président Molé saisi par les factieux du temps des guerres de la Fronde .

Vincent est régulièrement confronté à David, son rival principal : ils exposent tous deux au Salon de 1783 leur morceau de réception, chef d’œuvre indispensable pour être reçu à l’Académie royale. Pour Vincent, c’est L’enlèvement d’Orythie .

Un second cabinet graphique regroupe notamment les dessins préparatoires du musée Atger pour l’immense Zeuxis choisissant pour modèles les plus belles filles de la ville de Crotone (Musée du Louvre) qui n’a pu être prêté car trop fragile : leur précision anatomique est frappante. Un dispositif multimédia explique le passage de ces études préparatoires au tableau final.

La Révolution

Réalisé avec Galleria.

Pendant les années révolutionnaires, Vincent produit moins, mais il propose des œuvres très ambitieuses aux sujets innovants. Sa Leçon de labourage (Musée des Beaux-Arts de Bordeaux) est une leçon de vertu sociale et politique inspirée de l’esprit de Jean-Jacques Rousseau.

Vincent se révèle également un maître dans le genre du portrait, avec de très beaux et délicats portraits féminins et les portraits de la famille du commanditaire Boyer-Fontfrède.

Un troisième cabinet graphique montre les dessins des dernières années de style néoclassique. Vincent continue son activité de portraits-charge : il caricature notamment ses collègues, enseignants comme lui, de l’Institut de France.

Le Consulat et l’Empire

Réalisé avec Galleria.

L’activité d’enseignement mais aussi la maladie réduisent dans ces années la production de Vincent, chargé néanmoins de plusieurs commandes officielles pour l’entourage de Napoléon. Son Allégorie sur la libération des esclaves par Jérôme Bonaparte (Kassel) est à la fois un sujet de propagande et une œuvre d’une étrange modernité pour son mélange de réalisme et de symbolisme.

Il anticipe sur certaines ambiances romantiques, que ce soit dans ses portraits ou dans la Mélancolie achetée par Joséphine de Beauharnais (Malmaison), œuvre sensible et raffinée.  Fatigué, il ne pourra achever l’immense toile (8mx5m) commandée par Lucien Bonaparte célébrant la victoire de son frère à la bataille des Pyramides. La fougue de la composition et la vigueur de l’exécution annoncent le Romantisme.