La faïence de Delft, XVIIe - XVIIIe siècle

La création de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, en 1602, entraîne l’arrivée massive en Hollande de porcelaines chinoises, produit de luxe et objet d’un commerce lucratif. La fascination des porcelaines extrême-orientales engendre un renouveau de l’industrie faïencière qui assure le triomphe des manufactures de Delft dès 1660. La maîtrise des techniques de céramique permet aux faïenciers de copier l’apparence de la porcelaine : sa finesse, sa brillance et les décors en bleu et blanc, inspirés des porcelaines Ming. L’imitation delftoise est si convaincante qu’on appela abusivement cette production « porcelaine de Delft ». Elle est principalement tournée vers la fabrication d’objets décoratifs : les plaques murales et les vases de garniture sont des objets emblématiques. Le décor, qui essaime dans toute l’Europe, se compose de deux  répertoires : l’oriental et l’européen. Au début du XVIIIe siècle, l’importation de porcelaines de Chine et du Japon, peintes en émaux de couleur, incite les faïenciers à produire des ouvrages à décor polychrome.