L'orfèvrerie française, XVIIIe - XIXe siècle

Les ouvrages de l’orfèvrerie civile, à usage domestique et quotidien, révèlent les goûts et les mœurs des sociétés aristocratique et bourgeoise. Au XVIIIe siècle, l’étiquette du service à la française régit l’ordonnancement de la table qui se garnit de vaisselle d’argent dont la fabrication coûteuse est concurrencée par les productions de faïence et de porcelaine qui atteignent leur apogée. La dégustation des breuvages exotiques, introduits en France au XVIIe siècle, est prétexte à la création de récipients nouveaux : théières, cafetières et chocolatières, pour lesquels les orfèvres mettent en œuvre toute leur virtuosité. Pour l’intimité des cabinets privés, ils créent des accessoires raffinés destinés à la toilette tels que l’aiguière et son bassin. Les œuvres réunies par les Sabatier d’Espeyran témoignent de l’évolution des formes et des décors : les lignes mouvementées et souples chères au style rocaille cèdent peu à peu la place à une plastique plus géométrique et épurée, dès les années 1770, inspirée de l’Antiquité.