L'orfèvrerie languedocienne, XVIIIe siècle

Montpellier, qui vit apparaître le poinçon de ville vers 1220, occupe une place unique dans l’histoire de l’orfèvrerie française. Dès le XIIIe siècle, les orfèvres sont réunis en corporation qui organise le métier et réglemente la fabrication des objets en métal précieux. En 1427, est créé à Montpellier un premier poinçon-date, constitué d’une lettre de l’alphabet changeant chaque année, qui atteste du bon aloi du métal employé. Ce système de contrôle se généralise à toute la France à partir de 1506. Dans la capitale administrative du Languedoc, qui connaît un essor économique important au XVIIe siècle, de véritables dynasties familiales de maîtres orfèvres se constituent. Au XVIIIe siècle, l’une des plus renommées est la dynastie Bazille. Trois générations sont ici représentées avec des pièces de Marc Bazille, de son fils, Paul David, et de son petit-fils, Marc David Pascal, dont le musée possède le chef-d’œuvre de maîtrise: un hochet à dix clochettes. Cet ensemble d’orfèvrerie civile illustre le raffinement atteint par les maîtres orfèvres languedociens sous l’Ancien Régime.