La faïence de Strasbourg et de l’Est, XVIIIe siècle

Strasbourg est l’un des centres faïenciers les plus brillants du XVIIIe siècle. Grâce à la cuisson de petit feu, qui permet la maîtrise de l’or et de la couleur rose, la manufacture Hannong joue sur une palette plus variée et plus nuancée dans ses décors. Dès les années 1740, une éclatante polychromie permet à la manufacture alsacienne de créer un répertoire floral naturaliste qui rivalise avec les meilleures créations porcelainières. Les pièces les plus courantes sont produites en style dit « contourné », avec un cerne noir délimitant les motifs, alors que la qualité fine – sans contour – est réservée aux pièces les plus précieuses.
Les usages du service à la française, liés à l’essor de la gastronomie, favorisent l’industrie céramique : le repas s’organise en plusieurs étapes (hors-d’œuvre, entremets, viandes…) où sont apportés simultanément plusieurs plats, nécessitant de nombreuses pièces de service. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le goût de la clientèle se tourne vers les décors floraux polychromes composés de fleurs roses.