La faïence du Languedoc, XVIe - XVIIIe siècle

L’art de la faïence apparaît à Montpellier dès la fin du XVIe siècle : son essor s’appuie sur le développement des fondations hospitalières et des apothicaireries pour lesquelles sont créés de nombreux vases destinés à contenir la riche pharmacopée du temps. Les pièces les plus anciennes, attribuées à Pierre Estève, portent l’influence de l’Italie avec une palette polychrome limitée au bleu, vert, jaune et brun-violet. Au XVIIe siècle, les créations se caractérisent par de grands vases de pharmacie au décor de grand feu en camaïeu bleu et brun, très proche de ce que propose à la même époque Marseille. Les décors exotiques « au Chinois » et les scènes champêtres sont autant de motifs qui se retrouvent sur les carreaux de revêtement. La manufacture la plus importante est celle de Jacques Ollivier qui obtient un privilège royal en 1725. Au début du XVIIIe siècle, elle développe une importante production de faïence ornée d’un décor à la Berain, très graphique, en camaïeu bleu, contemporaine des modèles de la fabrique Clérissy de Moustiers.