sections Viallat

Un artiste de la matière

Claude Viallat, Sans titre (Hommage à Matisse), 1978, Acrylique sur taud de marché, 380 x 295 cm, Musée d’art moderne Saint-Etienne-Métropole

Né en 1936 à Nîmes, formé à l’École des Beaux-Arts de Montpellier puis à celle de Paris, Claude Viallat interroge à ses débuts les grands genres de la peinture (portraits, paysages, natures mortes). La guerre d’Algérie constitue une étape importante avec ses premières explorations sur des matériaux pauvres. L’abandon de la figuration est le premier changement radical dans sa production. Claude Viallat invente en 1966 une forme neutre, proche d’une palette, d’un haricot ou d’un osselet. L’affirmation de son style, avec l’invention de cette forme, immédiatement reconnaissable, est le point de départ d’une exploration infinie des potentialités de la couleur et des matières.

L'éloquence de la couleur

Claude Viallat, Bâche, 1978, Acrylique sur bâche, 275 x 600 cm, Centre Pompidou, Paris, Musée national d’art moderne/ toute la production de l’artiste, des origines à nos jours. Centre de création industrielle, Achat en 1980

L’exposition explore l’un des aspects majeurs de son oeuvre, l’éloquence de la couleur. Les tonalités sombres, terreuses, des débuts font place très rapidement à une palette structurée autour de couleurs primaires, puis une palette plus complexe et diversifiée. Cette recherche de la couleur va de pair avec une exploration inassouvie, réitérée sans cesse, de la matière, qui vont cadencer toute la production de l’artiste, des origines à nos jours.

Jeu des matières, jeu des supports

Claude Viallat, Sans titre, 2014, Acrylique sur tissu imprimé, BD, 140 × 122 cm, Atelier de l’artiste

En 1969, Claude Viallat est l’un des fondateurs du mouvement Supports / Surfaces, qui remet en question les supports traditionnels de la peinture. Les artistes de ce mouvement sont issus pour la plupart du sud de la France, et se sont rencontrés à l’École des Beaux-Arts de Montpellier et de Paris. Leurs oeuvres se présentent comme les produits d’une rupture violente et radicale avec l’art traditionnel. Afin d’approcher au mieux la réalité de l’oeuvre et de retourner aux origines de la peinture, le tableau ne représente plus que sa propre matérialité, c’est-à-dire la toile libérée de son châssis, le pigment et la forme.

Jouant avec les matières, l’artiste confronte des textiles raffinés, et parfois satinés, qui entrent en résonance avec des toiles de jute, des bâches militaires et autres matériaux pauvres. Cette variété de supports inaugure une modification de leur usage : la toile est soumise au pliage, au froissage, à l’enroulement, au collage... L’artiste intervient par des procédés autres que la peinture : brûlure, tampons, teinture…

Un artiste profondément attaché au Languedoc

Claude Viallat, Sans titre, 1984, Acrylique sur cercle contreplaqué, diamètre 28 cm, Atelier de l’artiste

Attaché à la culture tauromachique, Viallat a développé un vocabulaire artistique autour de ce thème, présenté sur des supports variés, qui constitue une incursion figurative dans son oeuvre.

Claude Viallat investit les espaces du musée Fabre

Montage de l’exposition Viallat - une rétrospective, atrium Richier, musée Fabre, Montpellier, printemps 2014

La monumentalité du geste peint est l’un des traits frappants de l’oeuvre de l’artiste. Dès le début de sa carrière, il affronte le matériau sur des toiles de grand format où l’exubérance de la couleur est à son comble. S’affranchissant des limites de l’art, Claude Viallat semble habité par une ivresse de l’expansion infinie.

Quelques oeuvres de très grandes dimensions, dont une conçue pour l’exposition, sont présentées dans l’espace spectaculaire de l’atrium Richier ainsi que dans le hall d’accueil.

L'oeuvre de Claude Viallat rencontre les collections de l'hôtel de Cabrières-Sabatier d'Espeyran

Présentation d’une oeuvre de Claude Viallat dans le cabinet de travail de l’Hôtel de Cabrières-Sabatier d’Espeyran du musée Fabre : Sans titre, 1973, colorants sur drap, 300 x 210 cm, Collection Henriette Viallat

À travers un parcours insolite au sein du département des Arts décoratifs du musée Fabre, les visiteurs découvrent les objets contemporains de l’artiste, tissus, tapis, céramiques qui côtoient objets d’art et mobilier des sociétés bourgeoises et aristocratiques des XVIIIe et XIXe siècles. Des échos formels et étonnants surgissent de cette confrontation et permettent de redécouvrir le lieu investi par un artiste contemporain.