Célébrée en 2002 au Centre Pompidou, Pierrette Bloch compte aujourd’hui comme l’une des grandes figures de la peinture en France. Son œuvre, à la fois discrète par les moyens mis en œuvre et fascinante par sa richesse, est l’une des plus originales de notre époque. Au cours des cinquante dernières années, Pierrette Bloch a élargi le territoire de la peinture, en portant ses pas là où personne avant elle ne s’était aventuré. Avec obstination, elle a imposé un vocabulaire d’encre et de matière, où chaque tache est le germe d’un nouvel univers.
L’Avventura, texte de Sylvain Amic, conservateur en chef au musée Fabre, commissaire de l’exposition.
« Comme chaque fois que les œuvres de Pierrette Bloch sont réunies, l’impression d’une cohérence profonde fait pièce au soupçon d’hétérogénéité, la sensation de la richesse supplante celle de la raréfaction. Faire tant, avec si peu, c’est plus que défricher un territoire inconnu ; c’est créer ce territoire, c’est étendre le tissu du réel à de nouvelles frontières. Il fallait pour cela s’aventurer, comme aime à le faire Pierrette Bloch, dans certaines marges dédaignées. »
Entretien de l’artiste avec Elisabeth Amblard, Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
« Je suis vraiment absorbée par ce que je fais. C’est un voyage. Il n’y a pas de finalité. Je laisse les choses advenir. Tout cela dépend de l’état où l’on est et dont on veut qu’il reste quelque chose.
L’atelier c’est l’endroit le plus paisible. Le calme de l’atelier m’intéresse. L’atelier est un endroit où je me replie. Je ne peux pas travailler ailleurs que dans un atelier. La maison s’organise autour. L’été, je vais, jusqu’à présent, près de Narbonne. Ce qui est très curieux est que la maison que j’ai à Narbonne ressemble maintenant à mon appartement à Paris (…). L’atelier est le lieu dédié à une activité, … c’est un lieu de rencontres aussi, rencontres que j’apprécie beaucoup. C’est vrai que l’on est seul quand on travaille. »