Hommage à Eve Gramatzki (1935-2003)

6 mars 2009 - 25 avril 2009

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En 2005, la donation par Marc Jaulmes, peintre et collectionneur montpelliérain, d’une quinzaine d’œuvres d’Eve Gramatzki a permis de constituer un fonds d’œuvres de cet artiste, peintre et dessinatrice qui a marqué le milieu de l’art parisien mais également celui du Languedoc-Roussillon.

Originalité d’un parcours solitaire

Née à Königsberg en 1935 (actuelle Kaliningrad, Russie), Eve Gramatzki est profondément marquée par la guerre et l’invasion russe de sa ville alors allemande. Elle étudie les Beaux-Arts à Hambourg avant d’immigrer en France en 1962 où elle se lie avec le milieu des galeristes et critiques parisiens (Eva-Maria Fruhtrunk, Anne Tronche…). Dès les années 70, elle expose à la FIAC ou au Centre National Georges Pompidou. Dans les années 80, elle quitte la capitale pour s’installer au mas des Nègres, hameau isolé dans les collines de la Basse Ardèche où elle réalisera la majeure partie de son œuvre.
Son art est marqué par l’influence du constructivisme et du Bauhaus, c’est un art de la rigueur. Mais les drames de son histoire personnelle liée à la guerre et à l’exil sont prégnants dans tout sa peinture : ses traits portent la trace de l’isolement et de la souffrance.

L’exposition au musée Fabre

L’exposition Eve Gramatzki ouvre un cycle de cinq monographies d’artistes contemporains, qui seront présentées dans le parcours des collections de mars 2009 à janvier 2010. Cinq salles accueilleront une cinquantaine d’œuvres de l’artiste, retraçant toutes les étapes de sa création.
La première partie de la carrière d’Eve Gramatzki, entre 1972 et 1980 est consacrée aux objets du quotidien mis à nu. Parfois qualifiée « d’hyperréaliste », elle se caractérise par un soin méticuleux apporté à la représentation d’objets dans leurs moindres détails.
A partir de 1980 et durant sa retraite dans le Midi, elle s’oriente vers une abstraction géométrique et lyrique, loin des courants de l’époque dominés par un retour à la figuration. Des aplats colorés mêlés à des traits serrés et des tâches deviennent les éléments privilégiés de son vocabulaire.
La troisième salle présente des travaux plus enjoués, interprétations colorées, des objets ou des paysages abstraits où s’exprime une allégresse toute sensible.
Enfin, les œuvres de la décennie 1990 diffèrent des périodes précédentes : l’étude de la texture des objets devient omniprésente, l’abstraction prend le dessus, baignée par une certaine noirceur qui présage sa mort brutale en 2003.