De la Nature, Paysages de Poussin à Courbet dans les collections du musée Fabre

18 juillet 1996 - 10 novembre 1996

Pavillon du musée Fabre, Montpellier

Cette exposition conjointement organisée par le Musée Fabre et la Réunion des Musées Nationaux s'attache à mettre en valeur les extraordinaires richesses du musée par le truchement d'un thème omniprésent dans les collections : le paysage.

C'est dans la Rome du XVIIe siècle, au contact des monuments glorieux du passé et de l'incomparable lumière italienne, que s'élaborent peu à peu les grandes catégories du paysage qui serviront de référence aux artistes pendant plusieurs siècles : le paysage héroïque avec Nicolas Poussin, le paysage pastoral avec Claude Lorrain, le paysage alpestre et romantique avec Salvator Rosa et Gaspard Dughet. En contrepoint à cet idéal classique du paysage, s'élabore à l'autre bout de l'Europe un paysage nordique - Teniers, Ruisdael, Wouwerman, Wijnants, libres des règles classiques et soucieux de réalisme lyrique. Le XVIIIe siècle voit une renaissance du paysage liée à la nouvelle sensibilité de la nature, à la passion de l'Antiquité et la reprise des voyages d'artistes et d'amateurs (le fameux Grand Tour) à travers la péninsule italienne à l'origine du néo-clacissisme. Grâce à François-Xavier Fabre, éminent paysagiste lui-même, ses contemporains Gauffier, Boguet, Castellan, Hackert, Denis, Granet, Chauvin, Voogd font aujourd'hui l'originalité du musée qui porte son nom. Le public pourra découvrir un véritable reportage aussi vivant qu'imprévu sur les provinces italiennes de la Toscane à Rome, du Latium jusqu'au royaume de Naples. Durant la période romantique (Huet, Delacroix, Roqueplan...) les artistes prennent peu à peu leur distance vis à vis de la tradition classique et stimulés par l'exemple des aquarellistes anglais Bonnington et Fielding, découvrent la richesse de la province française. Dès les Salons des années 1830 se dessine progressivement un véritable courant naturaliste national autour de la personnalité majeure de Théodore Rousseau. Un hommage est rendu aux peintres orientalistes à travers Marilhat, Fromentin ou encore Tournemine. Le réalisme de Courbet, les recherches passionnées de Bazille sur le motif à Fontainebleau ou en Languedoc, permettront enfin aux artistes de franchir le pas décisif vers une libération de la forme et de la couleur. Cette exposition permet de rendre un hommage appuyé aux grands donateurs du musée, Fabre, Valedau et Bruyas, qui ont fait entrer dans les collections de la Ville certains des plus beaux paysages des musées français.