Andrea Vaccaro, Le Martyre de sainte Agathe

Andrea Vaccaro est l’un des meilleurs représentants de l’école napolitaine. Son activité fut abondante pour les églises de Naples et d’Italie du sud (Apulie et Calabre) ainsi que pour des amateurs privés. Le Martyre de sainte Agathe , tableau inédit daté vers 1635-1640, est l’un des plus beaux exemples de l’art de la jeunesse de Vaccaro. Agathe, originaire de Catane, consacra sa vie au Christ. Pour avoir proclamé sa foi et résisté aux avances du consul sicilien Quintianus qui la convoitait, Agathe, de famille noble et d’une grande beauté, subit le martyre en 251 après J.-C., les seins lui furent arrachés.
La violence expressive des gestes, le caractère menaçant des grandes pinces tenues par le bourreau musculeux, l’éclairage dramatique, le réalisme de certains visages, la frise dense des personnages représentés à mi-corps et le soldat casqué qui évoque L’Arrestation du Christ (Dublin, National Gallery of Ireland), montrent clairement l’influence des œuvres de Caravage. Mais le visage de Sainte Agathe, la dignité monumentale de la composition montrent les choix classicisants inspirés par Guido Reni. Le coloris bleu intense, la touche sensuelle rappellent l’importance de Van Dyck pour les peintres italiens du Sud.

Ce tableau, qui vient enrichir de façon remarquable la galerie de peintres du Seicento italien du musée Fabre, est intéressant à comparer avec une tête de Sainte Agathe de l’entourage de Reni, donnée par Fabre, et permet de tisser des liens subtils avec une œuvre emblématique du musée, sensiblement contemporaine et provenant du couvent de la Merced Calzada de Seville, Sainte Agathe , vers 1635-1640, de l’espagnol Francisco Zurbarán.

Andrea Vaccaro (Naples, 1604-1670)
Le Martyre de sainte Agathe
Vers 1635-1640
Huile sur toile
H. 122 ; L. 159 cm

Monogramme en haut à droite: A.V.

Inv. 2013.16.1

Hist. : achat de la Communauté d’Agglomération de Montpellier avec le soutien de la Fondation d’Entreprise du musée Fabre, 2013.