L’atelier de l’œuvre : dessins italiens de Raphaël à Tiepolo

16 février 2013 - 12 mai 2013

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A l’occasion de la publication de son fonds de dessins italiens, le musée Fabre de Montpellier Agglomération présente l’exposition L’atelier de l’œuvre : de Raphaël à Tiepolo, dessins italiens du Musée Fabre . Ensemble majeur du musée riche de près de 500 feuilles, ce fonds regroupe un florilège qui de Raphaël à Tiepolo offre un panorama des arts graphiques italiens du XVIe au XVIIIe siècle. L’exposition révèle au public une sélection des plus belles pièces, étudiant notamment l’élaboration des dispositifs iconographiques et formels selon le cheminement de la pensée créatrice des artistes. Afin d’analyser cette fabrique de l’œuvre de façon plus approfondie, le parcours s’organise autour de 5 dossiers ; ils rapprochent, souvent de manière inédite, plusieurs œuvres de nos propres collections avec des prêts d’institutions nationales et internationales qui mettent en exergue les chefs-d’œuvre de la collection : Raphaël, Parmesan, Daniele de Volterra et Giovanni Baglione.

Riche de plus de 4000 œuvres, le cabinet des Arts graphiques du musée Fabre compte parmi les plus belles collections françaises, et propose un large éventail de dessins depuis la Renaissance italienne jusqu’au XXe siècle. L’étude de ce fonds exceptionnel avait débuté en 2010 avec le catalogue et l’exposition Le Trait en majesté, dessins français du XVIIe siècle ; il se poursuit aujourd’hui grâce au projet L’atelier de l’œuvre consacré aux collections de dessins italiens.

De Raphaël à Tiepolo, une collection de chefs-d’œuvre

Dès 1825, François-Xavier Fabre en artiste avisé, conscient de l’importance du dessin pour la compréhension de la peinture, dote le musée Fabre d’un ensemble réduit mais remarquable de feuilles qu’il complète à sa mort en 1837. Jules Bonnet-Mel et Jules Canonge enrichirent les collections respectivement en 1864 et 1870 avec plus de 1500 œuvres italiennes et françaises qui constituent encore aujourd’hui un vaste champ de découverte comme l’ont prouvé les expositions organisées par le musée : De la Nature (1996) et Venise, l’art de la Serenissima (2006-2007). Fervent admirateur de la Renaissance classique, Fabre a légué deux des œuvres les plus insignes du cabinet d’arts graphiques dont le carton de la madone Tempi de Raphaël.

Au-delà d’une réunion de chefs-d’œuvre, le fonds italien du musée Fabre est non seulement représentatif des différentes grandes écoles de dessin italien (toscane, gènoise, romaine, lombarde, vénitienne ou romaine) mais il est aussi un répertoire des différents usages et différentes formes que peut revêtir le dessin dans le processus créatif des artistes de la Péninsule. .
L’exposition présente en outre des focus autour des œuvres les plus importantes de la collection (Raphaël, Daniele da Volterra, Parmesan) en les associant à des dessins et des tableaux qui permettent de constituer de réels dossiers génétiques autour de la genèse et de la place de ces feuilles dans l’œuvre de leur auteur.

Une approche renouvelée du dessin

Avant d’être un chef-d’œuvre précieusement conservé dans une collection de musée, le dessin est un témoin de la pensée toujours en action des artistes : il donne à voir une étape du processus de création des œuvres, qui peut être modifié, développé - voire abandonné - jusqu’à la réalisation finale.  Ainsi, à partir d’un choix de 80 feuilles les plus exemplaires de la collection, l’exposition ne déroule pas un fil chronologique mais repose sur les usages, le rôle et les mutations du dessin.

Grâce à la collaboration d’institutions partenaires, 8 dossiers viennent scander le parcours ; autour des feuilles majeures de Raphaël, Daniele da Volterra, Giovanni Baglione, Parmesan ou Tiepolo, sont exposés les études sur le même sujet afin d’entrer au cœur de la pensée créatrice du peintre. Ces regroupements permettent ainsi de comprendre comment sont préparés les dispositifs iconographiques d’ensemble, ou, plus simplement, les figures. Aux feuilles du musée Fabre, seront ainsi associés des œuvres prestigieuses de ces peintres provenant des grands cabinet de dessins internationaux, musée du Louvre à Paris, galerie des Offices  à Florence, Metropolitan museum of Art à New York... Ces 8 focus articulent l’exposition et révèlent les découvertes importantes faite à l’occasion de la préparation de cette exposition : des noms inédits et prestigieux avec l’ étude du Parmesan pour la figure d’Eve de l’église de la Steccata à Parme ou la remarquable étude d’homme de dos de Paris Bordone, mais aussi des feuilles plus rares qui permettent de nourrir le corpus graphique d’artistes à la production moins connus comme Casolani.