Le premier niveau du collège des Jésuites, installé en 1630 en lieu et place de la résidence urbaine de l'évêque de Maguelone, met en relief les tensions qui traversent la peinture française entre 1830 et 1850. Partagés entre des aspirations classiques (Ingres, Cabanel...) et l'expression du sentiment romantique (Delacroix, Géricault...), les peintres oscillent entre une technique lisse, au dessin précis et la libération des passions exprimée par la force des couleurs, entre l'histoire antique et l'histoire moderne (Monvoisin), entre le monde européen et un Orient idéalisé. La peinture de paysage, elle-même profondément renouvelée, se partage entre un goût pittoresque (Richard, Danvin) et l'expression d'une sensibilité nouvelle envers une nature humanisée et poétisée (Corot, Rousseau). Ces diverses aspirations sont particulièrement sensibles à travers la collection d'Alfred Bruyas (1821-1877), collectionneur aussi riche que passionné, qui consacra sa vie et sa fortune à soutenir l'art de son époque et constitua une galerie unique en son genre, qu'il destina au musée de sa ville natale.